La future fermeture des bases régionales d’Air France, dont Nice, provoque l’émoi. Toujours prête à discuter, la direction affirme que cette décision interne ne change rien pour les usagers
Le personnel navigant a réagi par une pétition, les élus par voie de presse. La fermeture des bases régionales d’Air France à Toulouse, Marseille et Nice, annoncée pour le 1er novembre, soulève des interrogations.
Conséquence du bras de fer entre syndicats et direction, cette fermeture est-elle synonyme d’abandon des régions par la compagnie ? Non, martèle la direction. Toujours prête à discuter avec les syndicats de pilotes et actuellement en négociation avec ceux des personnels navigants commerciaux, elle affirme qu’il s’agit d’une question d’organisation interne, qui n’a pas d’impact pour les usagers.
«L’offre commerciale et l’implication en région se voulant très offensive», des mots de Pierre Descazeaux et Patrick Alexandre, respectivement directeur général du marché France et directeur général commercial d’Air France KLM.
Pourquoi cette fermeture annoncée au personnel la semaine dernière?
Il s’agit d’une décision interne concernant l’organisation de travail des personnels navigants. Il y a trois ans, nous avons mis en place un système de bases régionales qui permet aux personnels navigants volontaires de prendre leur service par un vol partant de leur région d’habitation. Système qui évite le pré-acheminement. Nous discutions de la prolongation de ces conditions de travail avec les syndicats de pilotes depuis plusieurs mois, une échéance avait été fixée au 13 mai. Faute d’accord trouvé, les bases régionales sont remises en cause. C’est regrettable, mais il faut bien des échéances.
Le souhait de la direction serait de maintenir ces bases?
Nos propositions étaient faites dans ce sens. Si on sait trouver un système où nos personnels navigants n’ont pas besoin de se pré-acheminer, c’est très bien pour tout le monde. Eux sont plus près de leur lieu de vie, de leur famille. Pour la compagnie, c’est une question d’organisation des rotations mais qui ne pose aucun problème de productivité. Le système fonctionne et économise des frais. On est déçu qu’il n’y ait pas eu d’accord.
Peut-on imaginer qu’un accord puisse encore être trouvé?
On l’espère. Côté direction, la porte des négociations est toujours ouverte. Elles ont lieu actuellement avec les personnels navigants commerciaux. Elles peuvent reprendre avec les syndicats de pilote.
Si les choses devaient en rester là, les avions quitteraient-ils aussi les bases régionales?
Non, les appareils restent basés à Nice, Toulouse et Marseille. Toute la dynamique de Hop ! Air France reste aussi en place. Les 800 personnels navigants des bases régionales rejoindraient le système général de prise de service qui prévaut pour les 15 000 autres personnels navigants de la compagnie.
Quel impact sur l’offre?
Ça ne change rien pour les usagers. Nous ne sommes pas dans une politique d’abandon des régions de Nice, Toulouse et Marseille mais, au contraire, nous sommes dans un renforcement de notre présence. Soit par de nouveaux programmes en cours d’étude soit par une agressivité commerciale. Nous sommes en phase de reconsolidation de l’offre avec Hop ! Air France, pour mieux occuper le terrain en région et reprendre des parts à la concurrence.
Comment cela se traduit-il concrètement?
Sur Nice, la navette, c’est 18 rotations par jours, six Airbus, une première arrivée à Orly à 7 h 25, 8 heures à Nice. Hop ! Air France y propose 12 routes annuelles, avec 11 avions, jusqu’à 420 vols par semaines. L’offre est simplifiée pour l’usager. /Nice Matin